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1ère action de terrain vidéo |
Association TANTUT 1ère action sur le terrain
au secteur du village d’Injakok
Fin janvier 2007, 3 membres du conseil d'administration de l'association TANTUT, et 4 membres bienfaiteurs, se sont rendus dans un secteur du petit village d'Injakok, commune d'Andéramboukane, pour rencontrer les femmes en état d'extrême pauvreté, et faire un état des lieux.
Toutes les femmes étaient présentes; nos interlocutrices privilégiées étaient la présidente, Sata, et la secrétaire générale, Koura, qui connait quelques mots de français.
Les femmes, que l’association tente d’aider, sont des femmes Touareg . Ce sont des femmes seules. Elles se sont retrouvées seules à la suite de rebellions , ou veuves ou divorcées ou non mariées.
Plusieurs d’entre elles ont plus de 60 ans. Elles ne reçoivent aucune aide. Elles se sont installées à cet endroit, en 1994, après avoir quitté la vallée de l’Azawagh au moment des grandes sécheresses. Elles ont approché la ville sans pouvoir s’y installer.
Ces femmes ont un fort esprit communautaire qui se traduit principalement par le respect des personnes et l’entraide. Notamment, les femmes plus jeunes aident énormément les femmes âgées du village. La présidente représentait les femmes du village. Il est à noter que les femmes qui le désiraient, se sont également exprimées, car Assimak était notre « interprète », notre intermédiaire....
Ce petit campement, dont une seule case est en dur, (celle de la présidente des femmes), comprend quelques cases rondes très simples mais très propres. Ce campement est entouré de branchages d’épineux pour éviter que les chèvres n’approchent les habitations...... Dans les cases, il y a peu de choses : au sol, quelques branches assemblées, recouvertes d’une natte, servent de lit. Dans une des cases, nous avons compté jusqu'à 5 "lits". Rien ne traîne. Le peu de choses qu’elles possèdent, est rangé en hauteur, dans des malles en métal.
Tout se fait dehors. Elles vivent en communauté. Elles partagent tout ce qu’elles ont.
Leur activité est réduite : elles vont au marché pour acheter ou échanger, elles ramassent de vieilles perles pour en faire des colliers ou des bracelets, elles traient les chèvres, si personne ne le fait pour elles.(car ce n’est pas le travail des femmes, mais celui des enfants).
Un essai de culture a été mis en place dans les années précédentes, mais sans résultat, car les rats ont tout détruit.
L’aide financière, apportée par les membres actifs et bienfaiteurs,a permis de doter chacune des 18 femmes, de 3 chèvres, et d'offrir 3 boucs pour la collectivité. Ces bêtes ont été vaccinées grâce aux membres de l’association TANTUT. Ces animaux sont gardés dans la journée par un berger (quand cela est possible), rémunéré par les femmes, de 5h du matin à 18h. Ensuite, les femmes récupèrent leurs bêtes respectives avant la traite . La nuit, les chèvres sont parquées près du village.
L'achat de chèvres sur le marché local, permet d'aider beaucoup de monde: - les femmes du secteur qui améliorent leurs conditions de vie... - les vendeurs à qui nous achetons les chèvres... - l'argent utilisé, reste au pays...!!! et les membres de l'association TANTUT sont heureux de pouvoir aider toutes ces personnes...en une seule action
Assimak assure le suivi de ce troupeau. Il passe dans ce secteur de village dès qu'il le peut pour s'assurer du bon fonctionnement, noter les difficultés, les naissances, les maladies, ...etc... Il rend compte régulièrement des activités et de l'amélioration des conditions de vie, par téléphone mais aussi sur un cahier prévu à cet effet; il envoie des photos par mail... Assimak se sent très investi de cette mission, car il est à l'origine de ce projet; pour le mener à bien, il contrôle donc régulièrement le troupeau. Ce contrôle nous sert surtout à évaluer notre première action et à optimiser les prochaines.
Environnement : L'abondance des acacias autour du village laisse présager la viabilité des chèvres et des boucs; par contre, l'herbe nécessaire aux brebis est déjà grillée et rare, peu de temps après la saison des pluies. Peut-être faudra-t-il attendre les résultats des bénéfices générés par l'apport des chèvres, pour prendre la décision d'apporter des brebis dans ce village, car, il faudra certainement acheter de la nourriture pour faire vivre ces animaux!!!! Ou peut- être faudra-t-il s’orienter, après la reconstitution du troupeau de chèvres, vers un apport de vaches laitières (sachant qu'une vache africaine produit 13 fois moins que sa collègue européenne !) ou de chamelles . ! ou prendre une autre orientation..! Ici, les hommes ,comme les plantes et les animaux ,sont dans l’obligation de s’adapter ou ils sont condamnés à disparaître.. ! De même, le comportement des animaux, comme celui des hommes, est lié à la lutte contre les températures élevées et la sécheresse excessive. C’est donc fonction de ces divers éléments que l’association TANTUT assurera la maîtrise de ses réalisations , de son projet.
En menant à bien ce projet, l’exode rural vers les centres urbains devrait diminuer et les femmes pourront garder leur principal moyen de subsistance: l'élevage, tout en gardant leur culture Touareg... L’association TANTUT investit son énergie dans ce projet sans se substituer aux populations, ni créer de dépendances,tout en veillant à la durabilité des ressources. Nos actions ne doivent pas générer d'effets non désirés .
rencontre à la mairie d'Andéramboukane
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