Association TANTUT

Le pastoralisme

             Le festival qui n’était pas que divertissant, il était aussi culturel et politique.

   Le deuxième jour de ce festival, des débats étaient organisés sur l’évolution du pastoralisme, sur la paix et sur l’islam.

           Nous sommes arrivés au débat à 10h, débat qui a commencé à 11h30 ; tranquillement, l’assistance attendait sans énervement ! là aussi quelle différence avec nous Français…

         Le président , Monsieur Assaouhé, a exposé les grands axes du débat. Il a expliqué les problèmes dramatiques des troupeaux, des bergers et des nomades.

En premier, il a parlé de la société pastorale avec la transhumance,

                               de la formation pour les bergers,

                               de la connaissance des espaces végétaux,

                               du respect de l’environnement

                          et de la connaissance du temps (influence de la cosmogonie).

       Dans sa mobilité, les troupeaux doivent se limiter à paître dans des zones libres et ouvertes, et les zones protégées doivent être respectées. Cependant,l’espace pastorale n’a pas de frontières définies claires. Certains nomades et caravaniers ne veulent pas entendre cela et c’est la problématique des conflits ; il faut rappeler que le troupeau est le produit  de leur labeur et une affirmation de leur statut social. Mais ce non-respect fragilise l’écosystème.

        Le changement apporte la perte des valeurs ancestrales, le modernisme réduit le nombre des pasteurs qui deviennent des employés et cela augmente encore plus la pauvreté et la désagrégation du tissu social.

      La question est : « l’élevage pour le Mali est-il fait pour produire de la viande ou du lait ? » « Faut-il avoir des vaches pour la beauté des vaches ou pour la viande et le lait ? »

     Egalement, « les nomades doivent-ils disparaître ? »

     L’élevage a été mis à l’écart au profit de l’agriculture. Pourtant, l’élevage peut faire sortir de la pauvreté. On ne peut pas faire de l’agriculture sur les terres ancestrales liées à l’élevage. L’élevage représente 35% de la richesse nationale.

       L'élevage extensif ou de subsistance, est celui des pauvres.

       L’élevage intensif est fait par des pasteurs ou éleveurs qui ont de l’argent. Certains pasteurs qui se sont enrichis, sont aujourd’hui dans des buldings en Arabie Saoudite.. 

       La logique est que les peuples puissent vivre avec leurs familles grâce à leurs animaux et actuellement on peut employer le verbe « survivre ».. 

       Certains élus de l’intercommunalité étaient présents à ce débat et proposaient de développer l’élevage :

aide des banques avec des taux peu élevés,

développer l’idée de réduire le nombre de bêtes dans le troupeau pour une meilleure qualité,

 vendre les animaux avant la sécheresse

 et comprendre que le crédit bancaire est là pour pouvoir reconstituer le cheptel et ainsi garder sa capacité de production.

      Le Mali a voté une loi pour aider à plus de connaissances locales sur l’élevage. L’état a débloqué 10 milliards de Fcfa pour créer des mares artificielles, et une réglementation a été adoptée pour essayer de régler les conflits entre éleveurs et agriculteurs, mais avec les mentalités ancestrales, cela sera-t-il suffisant pour éviter les conflits ? Le pasteur n’accepte pas de contrainte… !

       L’état juge que le nombre de puits est suffisant ; les éleveurs jugent qu’un puits serait nécessaire tous les 25km.

     Une autre réflexion : les contradictions sur l’orientation de la vie des pasteurs entre les états, donc les éleveurs qui viennent d’ailleurs peuvent amener des maladies aux animaux..

        A l’écoute de ce débat très intéressant ,  ces quelques réflexions sont importantes pour mieux comprendre l’élevage au Mali.

                                                                   Colette , vice -présidente.