Assemblée générale du  17 / 09  / 2011

Rapport moral de  Françoise Queval , Présidente,

année 2010-2011

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers amis et adhérents,

Nous voici à nouveau réunis pour notre assemblée générale annuelle,  moment privilégié de dialogue et d’échange , du moins je l’espère.

Je tiens tout d’abord à vous remercier pour votre présence aujourd’hui. Je sais que pour certains, il n’a pas été facile de se libérer : notre travail et notre vie de famille nous imposent de nombreuses obligations. Je vous remercie d’autant plus, de l’effort que vous avez consenti à faire pour participer à cette réunion. Ce n’est pas par votre nombre, hélas ! que vous témoignez de l’intérêt  à nos activités, et au développement de notre association, mais bien par la qualité des personnes présentes.

Cette AG marque la fin d’une période de 5 ans durant laquelle nous avons « expérimenté » tatonné… , des expériences plus ou moins heureuses, qui nous permettent de définir nos prochaines priorités pour les années à venir. Ce 5^ème anniversaire de notre association est l’ occasion pour moi de rendre hommage aux membres fondateurs (encore au nombre de 8 actuellement sur 10 au départ) sans oublier les 4 nouveaux venus au conseil d’administration, qui je l’espère continueront à développer l’association dans les années à venir.

Disons d’emblée que ce rapport ne prétend pas fournir une analyse complète, mais qu’il esquisse des pistes, qu’avec votre aide, nous compléterons ou amenderons. Ce rapport est  un point d’étape, et permet d’analyser nos forces et nos faiblesses afin de mieux appréhender l’avenir.

L’an dernier, lors de votre dernière assemblée générale,

l’association comptait  142 adhérents à jour de leur cotisation, aujourd’hui nous atteignons le chiffre de 128 soit une régression minime .

Tableau récapitulatif depuis 5 ans :

( plus de 231 personnes ( ou associations) ont adhéré un jour ou l’autre à notre association… !) Pourquoi ne sommes-nous aujourd’hui que 130 ? Que faut-il en conclure ? Faut-il nous remettre en cause ? ou accepter cet état de fait sans rien faire ?

Afin de ne pas laisser s’endormir notre association, de rechercher des forces nouvelles, je pense que nous devrions relancer une campagne d’adhésion comme l’année dernière, car en 2010,  27 nouveaux adhérents nous ont rejoints.  7 anciens membres sont revenus après une ou deux années d’oubli… ! Mais en  2011… pour l’instant… trois  nouveaux adhérents…. du côté de Perpignan ! et 2 à St Quentin… !

Le conseil d’administration devra  recontacter les anciens adhérents, sans être importun, qui n’ont pas renouvelé leur adhésion ou qui ne sont  plus à jour de leur cotisation

Ensuite se pose la question de la politique tarifaire. Si le passage de la cotisation de 10€ à 12 €, ne semble pas  poser problème, à priori, il convient, de tenir compte de la réduction des moyens financiers d’une partie de la population en particulier lors de nos soirées solidaires. Hors pratiquer des prix plus bas, c’est amputer nos recettes…Alors,  Comment faire ? Nous avons tant de besoins !

La reconstitution du cheptel pour 30 femmes d'Injakok est normalement terminée (attribution de 9 chèvres en 3 fois). Si les trois premières années nous ont remplis d'espoir et ont permis à ces femmes de retrouver leur fierté et leur dignité grâce à ces chèvres, les deux dernières années de grande sécheresse ont à nouveau décimé une partie du troupeau.

Notre expérience nous amène à dire qu'avant de les aider à nouveau dans ce domaine, il faut assurer d'abord la nourriture de ces animaux...! Comment ? direz- vous. C'est simple! Après de nombreuses discussions entre Assimak, Djibrilla, Azaw, les femmes concernées et l'association Tantut (par téléphone), une grande partie d'entre-elles (les plus jeunes...!) ont compris l'intérêt d'un jardin où elles pourraient cultiver le bourgou pour nourrir leurs chèvres...! double avantage, puisqu'elles pourraient diversifier leur alimentation en cultivant des aubergines, des tomates (+ difficile !), des salades, des pommes de terre, des gombos,...etc... Elles ont même anticipé en pensant à l'avenir : l'excédent de plantes maraîchères sera vendu sur le marché d'Andéramboukane, ce qui permettra à notre association de mettre en place la coopérative qu'elles souhaitent depuis si longtemps.

La preuve en est à Anouzegrène : en janvier 2011, 28 chèvres ont été attribuées à 28 familles qui cultivent une planche ou deux dans le jardin mis en place en juillet 2010... Résultat, aucune chèvre n’est morte, (si mes renseignements sont bons, il devrait même y avoir des naissances en fin d’année), pas de mortalité car en période de soudure, elles ont pu se nourrir du bourgou stocké à l’abri… ! Ces familles seront à nouveau aidées en janvier 2012 en apport en chèvres… !Nous ne savons pas pour l’instant le nombre qui sera donné, puisque tout dépend de nos finances…

Depuis 5 ans, nous avons dépensé environ 32 000€ comme suit :

370chèvres et 23 Boucs (il reste 116 Chèvres et  quelques Boucs) 

Matériel de jardinage à Anouzegrène 

Nouveau jardin d’Injakok- Andéramboukane 

 Moto pour l’infirmier de brousse à Anouzegrène 

 Puits financé à hauteur de 8000€ par la fondation Delabie . Monsieur Delabie, présent ce soir, nous en parlera tout à l’heure.

Pompe à pédales pour le puits à Ménaka 

Aide alimentaire en mai et septembre 2010 

Aide en aliment bétail en août 2009 et mai 2010 

Stage de formation à la gestion d’une coopérative en février 2010 :

Avec à chaque voyage , rappelons le :

-remise de vêtements divers et de diverses tailles à Sami, à Anouzegrène, pour répartition…

-remise de médicaments à Assawri, infirmier itinérant

-remise de fournitures scolaires à l’école d’Anouzegrène

+ des envois de semences, de médicaments, de vêtements etc… qui ne sont pas comptés dans le budget de l’association… !il faut savoir qu’ un colis côute 42€….pour 6 à 7kg !!!!

Tous ces vêtements, médicaments, fournitures scolaires sont  récoltés, voire achetés par les membres de la délégation. Leur attribution est accueillie avec un immense plaisir, comblant un tant soit peu leur complet dénuement dans ces domaines. Il est vrai que les attributaires n’ont pas de mots pour nous prouver leur gratitude…

Rappelons ce qui en cours de réalisation: et qui fera peut-être l’objet de notre prochaine action en janvier 2012

·         aide à la scolarisation des enfants nomades (attribution de chèvres aux 28 familles accueillantes et aide matérielle à l'école.)

·         aide au maraîchage en agrandissant le jardin démarré en juillet 2010  à Anouzegrène(équipement, semences, suite du grillage, … ;

Ces 2 aides intimement liées , font partie d'un même projet à Anouzegrène, projet sur un minimum de 3 ans, voire beaucoup plus....

·        aide au  « jardin de survie » créé à Injakok- Andéramboukane en juin 2011 : en matériel ? en semences ? ou peut-être un puisard ? une motopompe ? pour aider à l’irrigation, ou mieux , dans l’avenir un puits maraîcher comme à Ménaka… !

·        9 femmes à Andéramboukane (une est décédée) doivent recevoir leurs 3 dernières chèvres…

ce qui est en attente depuis longtemps:

·         - achat de 1 motopompe sur le jardin  d’ Anouzegrène

·           Une motopompe pour le jardin d’Hamma à Andéramboukane 

·         - création d’un puits maraîcher à Anouzegrène quand nous aurons trouvé un partenaire financier… ! 

 ·         Mise en place d’une coopérative à Injakok- Andéramboukane.

·         autre projet écrit et chiffré, projet informatique, avec recherche d’un partenaire financier pour créer un cybercafé et apprendre les jeunes  à utiliser l’informatique…. En plus d’un partenaire, nous cherchons des ordinateurs portables pour les aider… 

nouvelles idées émises par un notable d'Andéramboukane : Aroudeyni Ag Hamatou)

·         appui financier à la coopérative d'Andéramboukane.

·         création d'un atelier d'artisanat avec appui en matière première et fonds de départ.

·         électrification d'un centre de santé à partir de l'énergie solaire (4 plaques solaires, 1 batterie et un transformateur)

Les demandes sont nombreuses... Il faudra beaucoup de temps pour accéder à leurs attentes...! Il faut aussi trouver le financement...! Toute la difficulté est là !

L’an dernier, à pareille époque, nous évoquions l’impossibilité d’ aller sur le terrain, terrain actuellement mis en zone rouge par le gouvernement... Je ne suis pas certaine à 100% qu’il y aie beaucoup de risque à s’y rendre (surtout en tant que femme), sans doute pas plus que dans beaucoup de régions touristiques du monde… ne lit-on pas sur France-Diplomatie : « Il est rappelé qu’aucun pays au monde ne peut-être considéré comme étant à l’abri du risque terroriste . »  Je reconnais que c’est un difficile et délicat problème !

Même si le risque peut paraître limité « statistiquement », on ne peut pas de toute façon, faire grand chose d’autre, que de se conformer aux conseils officiels et attendre. …. Deux années sans contact sur place, c’est long ! très long ! Nous ( je parle en mon nom et au nom de nos amis maliens!) sommes en manque de contact humain d’un côté comme de l’autre !même si de nombreux contacts téléphoniques existent…

Espérons que tout redeviendra normal au plus tôt et qu’une délégation, dont je ferai partie,( Inch’Allah !  comme diraient nos amis ) , espérons que cette délégation pourra se rendre sur place en janvier 2012. Cela reste une expérience inoubliable et une nécessité pour faire avancer les relations entre l’association et les populations que nous tentons d’aider…

Pour ma part, en aucun cas, les menaces qui pèsent sur cet espace, ne m’arrêteront  pas dans le soutien aux actions engagées, même si nos déplacements  sont remis en cause dans l’immédiat ; Je continuerai (avec vous si vous le voulez bien) à aider au développement, décidé par eux- mêmes ,et auquel nous apportons un appui moral et financier, que ce soit pour l’amélioration de l’accès à l’eau, pour le maraîchage, le développement économique, les échanges culturels….etc…etc…

Les actions d’AQMI et de l’intégrisme musulman ont pour but de nous couper de nos relations avec nos amis Touareg qui s’engagent dans le développement, la solidarité, l’ouverture sur le monde… Une poignée de fanatiques peut faire beaucoup de mal, en tarissant les sources de survie et de développement que sont les aides humanitaires.

Leur plus grande victoire serait que nous baissions les bras. Ce n’est ni le moment de baisser les bras ni de se décourager. C’est dans les moments difficiles que nos engagements prennent tout leur sens.

Voilà l’essentiel de mes sentiments, de mes ressentis, concernant notre association, et je me devais de vous les communiquer.

Après l’exposé de ce rapport, je demanderai, au nom du conseil d’administration, à Mmes Thomä et Louvel,  de  vous présenter de façon plus concrète et plus vivante  que moi, les succès et les difficultés rencontrées cette année.

Ensuite, Geneviève et Jean Luc, trésoriers de notre association, vous présenteront leur rapport financier, avant de passer aux différents votes.

Après ces différents rapports , je vous donnerai la parole pour enrichir  les débats. Je vous rappelle que j’ai lancé plusieurs questions et j’aimerais avoir des réponses… tout au moins connaître votre avis….!

Mais avant, je donne la parole à notre vice-présidente, Colette.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers amis et adhérents, je vous remercie pour votre écoute.